Le CSEM offre pour la première fois la formation de Gestion des ressources à la passerelle pour pilotes (GRP-P) en ligne
17 mai 2021Entrevue avec un instructeur du CSEM, le capitaine Daniel Ouimet et membre de la Corporation des pilotes du Bas Saint-Laurent
Le cours GRP-P se donne habituellement en classe, mais avec la pandémie, le CSEM s’est adapté et offre maintenant certaines formations en ligne.
Q– Comment fut votre première expérience à titre d’instructeur dans cet environnement en ligne ?
R– J’ai beaucoup apprécié cette expérience. Il y a eu une certaine période d’adaptation à la plateforme pour dispenser le cours mais, une fois que je l’ai maîtrisée, ça s’est très bien déroulé.
Q– Est-ce que ce genre de cours est facile à adapter pour être dispensé en ligne ?
R– Lorsqu’il s’agit de cours magistraux, comme c’est le cas pour le GRP-P, il est très facile de les adapter pour être dispensés en ligne. Le CSEM offre trois cours de ce genre : GRP-P 1, GRP-P 2 et SEAiq.
En raison de la nature « pratique » des autres cours offerts par le CSEM, qui demandent aux participants d’exécuter des manœuvres sur les simulateurs, il ne serait pas envisageable, du moins pour le moment, de les offrir en ligne.
Q– Est-ce que vous voyez une différence avec l’implication des participants ? C’est-à-dire, les participants semblent-ils plus à l’aise pour engager ou participer aux discussions ?
R– Pour bien répondre à cette question, il faut considérer certains aspects techniques. En effet, lorsqu’on demande aux participants à un cours offert en ligne d’avoir une discussion, il faut être stratégique. Sinon, l’effet sera très cacophonique !
Une façon de faire est de nommer les individus qui souhaitent partager avec le groupe, pour qu’ils prennent la parole chacun leur tour. C’est un peu moins spontané, mais quand même réalisable.
Q– Croyez-vous que les cours en ligne soient aussi efficaces que les cours en présentiel ? C’est-à-dire, est-ce que les étudiants peuvent atteindre les mêmes résultats d’apprentissage qu’en classe ?
R– En ce qui concerne la livraison du contenu, c’est un « oui » retentissant. Les cours en ligne ne sont pas un nouveau concept ; les universités offrent cette formule depuis quelques années déjà et leur efficacité est probante. Il en va de soi pour les résultats d’apprentissage des participants.
Le haut niveau de préparation effectué par des pilotes chevronnés assure un contenu pertinent et de haute qualité, ce qui permet de susciter et de maintenir l’intérêt des participants.
C’est bien entendu un peu plus exigeant pour l’instructeur qui n’a pas le bénéfice d’un contact direct en classe avec les participants, pour alimenter les discussions.
Q– Selon vous, quels sont les plus importants avantages des formations en ligne ?
R– La réponse est simple, c’est un avantage économique. En effet, les participants n’ont pas à assumer les coûts de déplacements et d’hôtel. Cependant, il faut parfois composer avec le décalage horaire.
Q– À l’avenir, après la pandémie, serait-ce pertinent que le CSEM continue à offrir des formations en ligne ? Pourquoi ?
R– Je crois qu’il serait très pertinent de poursuivre cette offre de formation en ligne pour les cours magistraux car cela permettrait au CSEM de développer de nouveaux marchés à l’international et de rejoindre des groupes pour qui les coûts de déplacement seraient prohibitifs.
CAPITAINE DANIEL OUIMET
Diplômé de l’Institut maritime du Québec, le capitaine Ouimet a débuté sa carrière maritime comme officier à bord de divers navires commerciaux jusqu’en 1996. Il s’est joint à la Corporation des pilotes du Bas Saint-Laurent (CPBSL) en 1998 et devient pilote classe « A » en 2006, pilote lamaneur ports secondaires en 2007 et pilote lamaneur port de Québec en 2013. Daniel a démontré très tôt son vif intérêt de participer au rayonnement du métier de pilote non seulement en exerçant le métier avec engagement, mais en participant comme membre du conseil d’administration de la CPBSL de 2004 à 2007, vice-président du conseil de 2007 à 2010 et comme président du conseil de 2010 à 2013. Capitaine Ouimet agit aussi comme pilote formateur au Centre de simulation et d’expertise maritime depuis 2017.